En ce début de XXIème siècle, l’intelligence artificielle déchaîne les passions et alimente les fantasmes. L’IA est à l’origine de profondes mutations technologiques, scientifiques, organisationnelles, économiques et humaines qui affectent à un niveau rarement constaté les pratiques et les conceptions des soignants et des patients, mêlant espoirs et craintes, progressisme et conservatisme, souvent par excès, parfois avec une nuance de raison. Plutôt que de polariser le débat entre les partisans de la première heure et les opposants les plus vigoureux des nouvelles potentialités du numérique, l’heure devrait être plutôt à l’étude rationnelle de ses apports et de ses menaces, secteur par secteur. En tardant à se lancer sur la voie des réseaux sociaux il y a quelques années, les hôpitaux ont ouvert la voie à un espace où des médecines alternatives douteuses remportent plus de succès que des prix Nobel de médecine mondialement reconnus. Cette fois-ci, nous avons le devoir de nous saisir des opportunités offertes par l’IA, afin de ne pas manquer un train qui n’attendra personne.