La fusion de trois universités : l’association des particularités peut-elle créer l’unité ?

La recherche de l’unité dans l’association des pluralités était également le thème d’une conférence du Pr. Yvon BERLAND, Président d’Aix-Marseille Université, entité issue de la fusion de trois structures1. Le Professeur Berland a présenté cette fusion comme la création d’un ensemble pluriel dont les modalités ont dû être travaillées tout au long du projet afin de permettre à des entités séparées, dans deux villes à la rivalité historique, de retrouver une forme de cohérence dans le cadre d’un projet commun. Un long processus, associant universitaires, élus, représentants de l’administration, a été nécessaire pour définir et mettre en œuvre le projet, construire une identité commune, harmoniser la pluralité originelle des traitements des personnels.
Au-delà de son aspect universitaire, la fusion a nécessité et donc permis un renforcement de l’offre de transports entre les sites, et donc d’inscrire cette fusion dans les programmes d’urbanisme des deux villes.

Le territoire, échelon de coordination des acteurs

L’exemple fourni par Yvon BERLAND sur la fusion de trois universités et l’intervention d’Olivier VERAN, permettent de réfléchir sur la notion de territoire. Qu’il soit universitaire, administratif ou sanitaire, le territoire constitue l’échelon de coordination d’acteurs multiples aux cultures parfois différentes. Comment parvenir à construire une vision commune quand chacun manifeste sa différence ? Comment articuler diversité et unité sans tendre vers l’uniformité ? On ne peut s’empêcher ici de faire un parallèle entre GCS, CHT, GHT, d’une part, et regroupement des universités, voire des régions, d’autre part.
Sur un territoire donné, l’enjeu est de pouvoir prendre en charge une pluralité de patients et de pathologies tout en assurant une égalité de traitement et la continuité des soins. Or, des particularités géographiques et sociales existent et, si la tension est aussi forte aujourd’hui, c’est que la pluralité des territoires reflète de plus en plus les inégalités de la société. L’égalité des prises en charges suppose donc une exigence de solidarité nationale et une intervention renouvelée des différents acteurs pour assurer une certaine unité et homogénéité des territoires, notamment en matière sanitaire et sociale.
La réforme de notre système de santé ne peut être déconnectée de la réforme de l’organisation territoriale française, tant la santé est au cœur des préoccupations quotidiennes des citoyens et politiques locales. Les territoires doivent devenir le socle d’une organisation plus efficiente où la complémentarité des acteurs sera davantage recherchée que leur concurrence. L’hôpital a vocation à y occuper une place importante, en coopérant avec les autres structures et acteurs du secteur sanitaire, social et médico-social dans le cadre d’un parcours de soins coordonné.
 

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